RÉSULTATS
ESSENTIELS
Les catastrophes liées au climat et les conflits de grande ampleur sont en progression et affectent la sécurité des populations et le développement durable. Lorsque le changement climatique et d’autres facteurs de conflit convergent, les conséquences pour les individus et les communautés peuvent être désastreuses. ”
Ulrika Modéer, Administratrice adjointe et Directrice du Bureau des relations extérieures et du plaidoyer au UNDP, February 2019
RÉSULTATS ESSENTIELS
Depuis 2009, les parties du Nigeria, du Niger, du Tchad et du Cameroun qui bordent le lac Tchad, et où vivent plus de 17,4 millions de personnes, ont été entraînées dans de multiples crises imbriquées. Le changement climatique a des effets néfastes intenses sur le conflit, ce qui aggrave la dynamique existante et crée de nouveaux risques. Les communautés de cette région sont donc à la merci des conséquences du changement climatique et du conflit en cours. Pour que la région se libère du piège du conflit, nous devons remédier aux conséquences du changement climatique et intégrer ce travail dans les efforts de paix.
Quatre principaux risques liés au climat et à la fragilité dans la région
Risque 1 : Les dynamiques du climat et du conflit déstabilisent les modes de vie
Risque 2 : Les rivalités croissantes vis-à-vis des ressources naturelles
Risque 3 : Le recrutement dans les groupes d’opposition armés
Risque 4 : Les lourdes réactions militaires
Les communautés sont à la merci des conséquences du changement climatique et du conflit en cours. Cela crée une boucle de rétroaction : la violence affaiblit la capacité des communautés à s’adapter au changement climatique qui, à son tour, entrave les efforts entrepris pour se libérer du piège du conflit. La situation entre les pays et à l’intérieur des pays mêmes varie beaucoup, mais nous pouvons identifier quatre risques liés au climat et au conflit.
Avant, nous avions trois alternatives pour nos activités agricoles. La première était durant la saison des pluies. Si la pluie cessait, ça allait, nous pouvions recourir à notre deuxième alternative : l’agriculture irriguée par le ruisseau, qui ne nécessite pas de précipitations. Si le ruisseau était à sec, nous pouvions recourir à la troisième, le lac Tchad, pour planter du riz. Bien sûr, le lac change sans cesse, ce n’est pas une alternative sûre, mais nous n’aurions pas vécu ces trois désastres une même année. … Mais maintenant… si une alternative manque, ce qui peut arriver à cause des pluies, des restrictions sécuritaires et des combattants armés, on n’en a pas d’autres. ”
— Jeune agriculteur à Monguno, Nigeria
Dix premières mesures à envisager
- Construire la cohésion sociale
- Encourager les moyens de subsistance résilients
- Élargir l’offre et l’accès aux services
- Combattre les inégalités sexospécifiques et les violations des droits humains
- S’adapter au changement climatique et mieux gérer les ressources naturelles
- Utiliser les technologies de l’information et de la communication
- Disposer de meilleures informations climatiques et hydrologiques
- Investir dans le développement institutionnel et la gouvernance
- Réviser les stratégies utilisées pour combattre les groupes d’opposition armés et les adapter
- Assurer une croissance économique et un développement à l’épreuve du climat
Les problèmes de sécurité, de développement et de climat auxquels la région du lac Tchad est confrontée sont complexes et titanesques. Mais on peut faire beaucoup de choses pour y remédier. Nous proposons dix grandes interventions pour lutter contre les risques exposés dans ce rapport.
Parallèlement à des solutions sécuritaires et humanitaires, une approche collective qui met l’accent sur le développement est essentielle pour encourager le développement durable, la paix et la prospérité au Sahel. Pour cela, il faut promouvoir des interventions assurant la cohésion sociale, une bonne gouvernance, la stabilité et des moyens de subsistance viables. ”