La région du lac Tchad accueille plus de 2,4 millions de personnes déplacées. Dans les zones où se concentrent un grand nombre de personnes déplacées et de réfugiés, les relations sont tendues, car les communautés d’accueil se sentent lésées vis-à-vis des réfugiés qu’elles perçoivent comme bénéficiaires d’une aide humanitaire plus importante. Certes, de nombreuses agences humanitaires distribuent de la nourriture aux camps de personnes déplacées à l’intérieur de leur pays (PDI) et de réfugiés, mais peu d’entre elles fournissent le combustible nécessaire pour préparer à manger. Les personnes déplacées sont ainsi amenées à couper du bois. Elles sont bien conscientes des effets négatifs de la déforestation sur la fertilité des sols et de la perte de protection contre les tempêtes de sable, mais elles manquent d’alternatives pour se préparer à manger. Aussi, la recherche de bois à brûler représente un défi sécuritaire, car ce sont surtout des femmes et des enfants qui sont chargés de se rendre au-delà des zones habitées pour en trouver. Sur ces longs trajets, ils risquent d’être attaqués, kidnappés, violés ou tués.